Château d?Ecouen , Exposition « Le bain et le miroir ».
Le Bain et le miroir
Soins du corps et cosmétiques
à la Renaissance
20 mai ? 21 septembre 2009
Musée national
de la Renaissance
Château d'Ecouen
95440 Ecouen
01 34 38 38 50
Cent trente objets et ?uvres d?art sont réunis par le musée national de la Renaissance pour restituer
au cérémonial de la beauté à la Renaissance toute sa dimension esthétique et sociale.
Nécessaires de toilette, palettes à onguents et flacons à parfums, boîtes à fards, miroirs, peignes,
éléments de parure des cheveux, sont replacés dans leur contexte et mis en regard de représentations
peintes et sculptées. Cette confrontation entre la beauté parfois idéalisée propre aux artistes de la
Renaissance et ces témoignages de la culture matérielle et quotidienne permet de mieux comprendre les
usages d?une civilisation où l?apparence autant que le soin de soi joue un rôle non négligeable.
Du bain collectif au délassement aristocratique
Si les étuves populaires héritées de la période médiévale n?ont pas encore disparu, le bain incarne
au XVIe siècle une forme de sociabilité nouvelle réservée à une élite cultivée et savante,
emblématique du mode de vie aristocratique en Europe. Peintures, dessins et gravures de Primatice,
Jean Mignon, et Luca Penni laissent entrevoir le luxe des appartements des bains à cette époque.
Sobre et imposant, celui du château d?Ecouen, ouvert exceptionnellement le temps de l?exposition, est
une éloquente démonstration de cet art de vivre au temps des Valois.
La cosmétologie : traités et « secrets de beauté »
Les soins de beauté complètent l?hygiène du corps. Grâce à l?imprimerie, savoirs et secrets font
l?objet d?une diffusion sans précédent. La cosmétologie moderne n?est cependant constituée que de
recettes empiriques d?onguents, d?eaux et de poudres.
Pour éviter les « enlevures » (boutons) ou « macules » (taches), pour combattre les ulcères et
« oster les rides du visage », on se réfère à des formules testées par des proches. Conservé à la BnF
l?étonnant recueil manuscrit de Claude Gouffier, Grand Ecuyer du roi, en fait l?inventaire. Ces
recettes sont toutes datées et identifiées par les noms des personnes qui les fournirent telles
Louise de Savoie ou Catherine de Médicis.
La toilette et ses accessoires
Le cérémonial de la toilette au cours duquel sont prodigués les soins de la peau et des cheveux,
devient au cours du XVIe siècle l?un des privilèges du mode de vie raffiné adopté à la cour, au
masculin comme au féminin.
Un genre pictural nouveau se développe : le portrait nu. A mi-corps devant sa table de toilette,
dévêtue dans l?environnement familier de sa chambre, espace de réception et non d'intimité, la Dame à
sa toilette (musée des Beaux-Arts de Dijon) se définit par une beauté radieuse inspirée des canons
antiques, un corps à la fois sacralisé et sensuel.
Cette vocation sociale de la chambre justifie qu'on dispose sur la table de toilette des accessoires
composés de matières précieuses : miroirs, peignes et brosses, cure-dents et cure-oreille, éléments
de parure, un rarissime coffret-nécessaire de toilette du musée historique de Bâle, têtes de martres
de cristal de roche censées éloigner les puces, etc?
L?exposition se conclut par une évocation des fragrances utilisées à travers la présentation de toute
une variété de luxueux conditionnements : délicat flacon en or serti d?opales prêté par le musée de
Londres, étonnants bijoux en forme de pommes de senteurs qui s?ouvrent en plusieurs compartiments
parfumés, perles de rosaires imprégnées de senteurs. Tous ces objets précieux et insolites, attestent
du raffinement de la civilisation de la Renaissance jusque dans ses aspects les plus intimes.